Bannière

Quand je serai grand, je serai mort

Nicolas Liau

Quatorze rêveries émaillent, dans ce premier recueil de contes de Nicolas Liau, les déambulations d'un promeneur. D'un noir de tombeau, elles diffusent pourtant une lumière singulière : celle que fait naître la magie du verbe dans l'esprit qui s'abandonne aux imaginations. Laissez-vous embarquer par cette prose somptueuse, vous ne pourrez le regretter. Des délices et des supplices de l'enfance, des répulsives séductions de la mort, vous goûterez les charmes discutables mais troublants. Toujours, l'humanité qui sourd de ces personnages entraînés par le destin au-delà du garde-fou des apparences vous touchera.

Tels cette fillette distrayant de ses chansons le cadavre d'un pendu, ce trépassé incapable de laisser derrière lui ses biens terrestres, ou ces deux gaillards qui jouent aux osselets les charmes d'une pucelle défunte dans un cimetière. Ici, un reclus laisse une jeune flâneuse choir dans un puits. Là, une souillonne dispute à une morte son linceul princier, avec lequel elle veut langer son morveux. Plus loin, encore, une mourante joue de la viole dans un couvent en ruines. Les tours et les détours sont innombrables pour embrasser fougueusement la Camarde ou faire la nique à la Faucheuse. Même s'il faut subir le harcèlement de celle que l'on n'eut pas le courage de suivre dans le trépas, souffler des cercueils de verre pour chérubins réduits en cendres, ou rêver de suivre en plein ciel de libres araignées filantes. On voit trop vite arriver la dernière station de ce funèbre pèlerinage. Il faut alors se résoudre à laisser le promeneur poursuivre seul son chemin. « Aujourd'hui, j'ai rendu visite à la ténèbre, franchi ses quatorze seuils, je les ai comptés. Moi, quand je serai grand, je serai mort. Vraiment mort, je veux dire. Et quand je serai mort, je serai encore plus grand ! »

Nouvelle édition entièrement revue et augmentée par l'auteur (2 novellas inédites)

Au sommaire :

Préface de Claude Lecouteux

Prologue – Les Rêveries d'un promeneur
Pour qui croassent les corbeaux ?
Corps et biens
Frau Welt
La Mort dans l'âme
À tous les vents
Lange et linceul
La Complainte des Xylanthropes
Deux pieds dans la tombe
Dernières volontés d'une pucelle
La Corde pour le criminel
L'Automne des songe-creux
Thanaphobos
Le Martyre des cendres
La Gueule des deux Mignonnes
Epilogue – Le Promeneur suicidaire

Postface de David Dunais