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Osgharibyan

Léo Kennel

Imaginez une ville – la Ville –, d’où il est impossible de se diriger ailleurs, où l’on est périodiquement de retour, qui se présente au moment le plus inattendu sur votre route, et qu’il est difficile (voire illusoire ?) de vouloir quitter. C’est à l’exploration de ces méandres citadins oniriques que Léo Kennel vous invite. Charles Osgharibyan, figure historique nimbée de mythe et de mystère, sert de guide autant que de fil rouge à ces investigations. Encore faut-il, pour découvrir un tel lieu, accepter de s’y perdre et de n’en pas revenir. Qu’importe, au fond ? Habite-t-on jamais réellement quelque part ?

Cette novella récente est suivie d’une autre, plus longue et plus ancienne. L’autrice de Wohlzarénine s’y lance, avec l’imagination, la poésie et l’invention langagière qu’on lui connaît, dans une épopée chronolittéraire inattendue et décoiffante. Le temps n’a plus ni limites ni frontières. On part pique-niquer dans le passé. On délocalise hier. De drôles d’oiseaux planent sur un paysage dévasté. Et quand plus rien ne retient l’animal humain, qu’il peut se répandre où et quand bon lui semble, le pire est à redouter… Ou à espérer ?

Née en 1953 à Lunéville, Léo Kennel, également collagiste, écrit par accrétion afin de créer ce qu’on pourrait appeler une anticipation onirique. On lui doit poèmes, nouvelles et romans, dont : La nuit en sursaut et Transparence des tigres (Hydromel, 2009 et 2010), et récemment Wohlzarénine (Flatland Éditeur, 2023).