Bannière

Paris perdus

Fabrice Schurmans

Couverture par Philippe Caza

Qui peut dire si les villes ont une âme ? On sait pourtant qu’elles sont tout aussi mortelles que ceux qui y vivent. Paris n’échappe pas à la règle. En six nouvelles illustrant tour à tour quelques figures imposées du « post-apo », Fabrice Schurmans dresse le portrait d’un Paris en sursis, puis déliquescent, puis moribond, puis décomposé. Plus dure sera la chute ?

L’apocalypse, c’est juste un effondrement progressif de la société. On ne peut pas dire qu’il y ait eu un moment précis, datable, comme dans les films. Du genre un cataclysme subit, une météorite de dix kilomètres de diamètre, un éclair gigantesque suivi d’une explosion. Un tsunami de plusieurs centaines de mètres de haut ravageant les côtes. Un nuage de poussière voilant le soleil. L’origine de la fin de l’humanité est beaucoup moins spectaculaire qu’au cinéma. On s’est tranquillement suicidé, avec un petit coup de main de virus mutants. Avant ça, on avait suicidé le climat avec application. Les plus lucides avaient lancé de multiples alertes. En vain. Les abeilles ont commencé à disparaître et, avec elles, la Nature telle que nous l’avons connue. Pour certains, la chose offrait quelques avantages. Plus de guêpes pendant les barbecues. Plus de papillons sur les pare-brises. Je me dis que sans son principal parasite, la Nature récupérera, inventera de nouvelles formes de vie, élaborera un système différent. Elle l’a déjà fait, il y a soixante millions d’années. Avec juste un bug bien vicieux. L’être humain. Sans antivirus connu. »Né à Liège,

Fabrice Schurmans vit au Portugal depuis 1994. Après des études de lettres et de communication, il a enseigné le français dans divers établissements d’enseignement supérieur. Depuis 2018, il se consacre à l’écriture. Il a traduit des dramaturges portugais du XXe siècle, a publié deux monographies, des articles académiques ainsi que des dizaines de nouvelles en revues et anthologies (Brèves, Dissonances, Festival Permanent des Mots, Galaxies, Harfang, L’encrier renversé, Nouvelle Donne, Le Novelliste, Rue Saint Ambroise, Squeeze, etc.). Sa pièce Le Complexe Ivanov a reçu le second prix ex-aequo de l’édition 2022 du Prix Aristophane. Il est aussi l’auteur de la novella Moloch Academik (Antidata), du recueil de nouvelles Les Délaissés (L’Oiseau parleur) et du roman Galerie de Monstres (Flatland, à paraître).

Couverture et dessins intérieurs de Philippe Caza